Opinion

Le rapport d'activité du gouvernement : la meilleure vitrine de la Chine

Date:2018-03-09 Hits:4561

2018-03-19 13:08:00Source:La Chine au présentAuthor:Hu Angang



Le rapport d'activité du gouvernement : la meilleure vitrine de la Chine

Le 5 mars 2018, le premier ministre Li Keqiang présente le Rapport d’activité

du gouvernement à la première session de la XIIIe APN au Grand Palais du Peuple à Beijing.

L’année 2018 est l’année inaugurale qui verra se traduire dans les faits l’esprit du XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), le 40e anniversaire du lancement de la politique de réforme et d’ouverture, et également un moment important pour l’entrée de l’économie chinoise dans une période de développement centré sur la qualité. Dans un tel contexte, le premier Ministre Li Keqiang a fait, dans le rapport d’activité du gouvernement qu’il a présenté à la première session de la 13e Assemblée populaire nationale (APN), une analyse complète du développement chinois, ce qui représente la meilleure vitrine pour connaître la Chine et l’orientation de son développement.

Des succès brillants obtenus pendant les cinq dernières années

Le premier Ministre Li Keqiang a fait le bilan du travail accompli au cours des cinq dernières années, estimant que la Chine a obtenu des succès d’une valeur pionnière sur tous les plans. Pendant ces cinq ans écoulés, diverses contradictions se sont enchevêtrées et additionnées dans le contexte global de la crise financière internationale et des courants antimondialistes. Ainsi, la croissance commerciale mondiale est inférieure à la croissance économique, la part du volume du commerce mondial dans le PIB a chuté continuellement après avoir atteint un sommet en 2008. Et la part du volume commercial dans le PIB en Chine est passée à 33,1 % en 2016 après avoir atteint le pic de 64,8 % en 2006. Sans nul doute, la Chine est la plus grande victime de la crise financière internationale et de l’anti-mondialisaton.

Ce qui est encourageant, c’est que le développement chinois suscite une réflexion mondiale. Le premier Ministre Li Keqiang a affirmé que la puissance économique de la Chine a dépassé un nouveau palier. Le PIB a réalisé une croissance annuelle moyenne de 7,1 % pour passer de 54 000 milliards de yuans à 82 700 milliards de yuans ces cinq dernières années, occupant une part de 15 % dans l’économie mondiale, contre 11,4 % précédemment, et portant à plus de 30 % la contribution chinoise à la croissance économique mondiale. La structure économique a connu de grands changements. La contribution de la consommation est passée de 54,9 % à 58,8 %, tandis que la part des services, de 45,3 % à 51,6 %, devenant les principaux moteurs de la croissance économique. Le développement par l’innovation a porté ses fruits. Les investissements dans la recherche et le développement, tous acteurs confondus, ont connu une augmentation en moyenne de 11 % par an, portant la Chine au deuxième rang mondial. La contribution au progrès scientifique et technologique est passée de 52,2 % à 57,5 %. Il est apparu un grand nombre d’innovations d’importance majeure, telles que les missions spatiales habitées, l’exploration des abysses en submersible, la téléportation quantique et l’avion gros porteur. De grands pas ont été faits dans la réforme et l’ouverture. Le rôle du gouvernement a connu une transformation profonde grâce à la décentralisation et à la simplification administrative, à la combinaison de la libéralisation et de la régulation, et à l’optimisation de son travail. Le fonctionnement du marché et la créativité de la société ont été manifestement dynamisés. La mise en œuvre de l’initiative « la Ceinture et la Route » a porté ses fruits. La Chine se classe solidement aux premiers rangs dans le monde en ce qui concerne le volume du commerce extérieur et l’utilisation des capitaux étrangers, lesquels présentent une meilleure structure. Les conditions de vie de la population n’ont cessé de s’améliorer. Des progrès décisifs ont été obtenus dans la lutte contre la pauvreté, la population pauvre a diminué de 68 millions de personnes, dont 8,3 millions relogés dans des régions plus prospères, et le taux de pauvreté a baissé, de 10,2 % à 3,1 %. L’accroissement des revenus des habitants a dépassé la croissance économique, pour atteindre 7,4 % en moyenne par an, ce qui a contribué à former la plus grande population de personnes à revenus moyens du monde. Une amélioration continue de l’environnement a été observée. Des résultats remarquables ont été obtenus à la suite de l’élaboration et de l’application de trois plans d’action en dix points concernant la pollution de l’air, de l’eau et du sol.

La Chine a obtenu depuis cinq ans et dans tous les domaines des succès d’une valeur pionnière et a connu un développement à grandes enjambées dit « Plan global en six axes » (édification sur les plans économique, politique, culturel, social, écologique et de la défense nationale).

Au cours des cinq années écoulées, la Chine a acquis une position sans précédent sur la scène internationale. Elle a fait progresser globalement la diplomatie de grand pays à la chinoise : elle a organisé une série de rendez-vous diplomatiques d’importance majeure, tels que le Forum « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale, la réunion informelle des dirigeants de l’APEC, le sommet du G20 à Hangzhou et le sommet des BRICS à Xiamen, obtenant des succès retentissants dans le monde. La Chine a pris l’initiative de construire une communauté de destin pour l’humanité, tout en contribuant davantage par la sagesse chinoise à la réforme du système de la gouvernance mondiale. Le Renminbi (RMB) a été admis au panier des DTS du Fonds monétaire international, ce qui montre que des progrès importants ont été réalisés dans l’internationalisation du RMB. La Chine se classe aux premiers rangs mondiaux en matière de puissance économique, technico-scientifique, globale et de la défense nationale, permettant une augmentation inédite de sa position sur la scène internationale, et offrant de grandes opportunités de développement au monde.

Les objectifs du macrocontrôle pour 2018

Le nouveau gouvernement a pour mission essentielle, en 2018, de garantir la réalisation des objectifs de l’édification intégrale de la société de moyenne aisance dans les délais prévus. Plus précisément, il s’agit de mettre en œuvre sur tous les plans et d’accomplir dans de bonnes conditions les différents objectifs et missions prévus dans le 13e Plan quinquennal, soit les 7 objectifs, les 25 principaux critères de qualités socio-économiques (proposition JB) et les 18 missions d’importance majeure.

À ce sujet, le premier Ministre Li Keqiang a spécialement indiqué que la Chine, disposant des atouts que sont une base matérielle et technique solide, un système industriel complet, un marché immense, des ressources humaines abondantes, et un regain de dynamisme dans l’innovation et l’entrepreneuriat, possède un avantage global évident et qu’elle est capable de réaliser un développement qui soit non seulement de meilleure qualité, mais aussi efficace, équitable et inscrit dans la durée. Nous pouvons conclure que le rapport d’activité du gouvernemnet est une véritable illustration de la quadruple confiance de la Chine en elle-même, soit la confiance dans sa voie, sa théorie, son régime et sa culture du socialisme à la chinoise.

Il est indiqué dans le rapport d’activité du gouvernement que les objectifs essentiels prévus pour 2018 sont les suivants : une croissance d’environ 6,5 % du PIB, et une hausse d’environ 3 % des prix à la consommation des ménages ; la création de plus de 11 millions d’emplois dans les agglomérations urbaines, où le taux de chômage par rapport à la population recensée et le taux de chômage enregistré seront maintenus inférieurs à 5,5 % et 4,5 % respectivement ; une synchronisation de l’augmentation des revenus des habitants et de la croissance économique ; un flux d’import-export stabilisé marqué par une tendance à la hausse, et un équilibre global de la balance des paiements internationaux ; une baisse de plus de 3 % de la consommation d’énergie par unité de PIB, et une nouvelle diminution des émissions des principaux polluants ; des progrès substantiels dans la réforme structurelle du côté de l’offre, un ratio de levier macroéconomique stabilisé dans son ensemble, une prévention et un contrôle ordonnés et efficaces des risques de toute sorte.

Le taux de chômage par rapport à la population recensée, un nouvel indice ajouté dans le présent rapport d’activité du gouvernement en comparaison avec celui de 2017, sera maintenu inférieur à 5,5 %. Il est à souligner que le taux concerné couvre tous les agriculteurs travaillant en ville, cela montre que la garantie et l’amélioration du bien-être de la population, notamment la demande d’emplois pour les ruraux relogés en ville, fait partie intégrante du développement de grande qualité. La définition des principaux objectifs susmentionnés correspond pour l’essentiel au 13e Plan quinquennal et au fait que l’économie chinoise a réalisé le passage d’une croissance rapide à un développement centré sur la qualité. Compte tenu des données fondamentales de l’économie et des capacités qui sont les siennes dans la création d’emplois, la Chine est capable de réaliser une croissance d’environ 6,5 % car elle est déjà entrée dans l’étape dite « d’aller de l’avant à pas assurés et de rechercher la qualité à travers les progrès ». Cela prouve dans le même temps que la régulation macroéconomique a donné des résultats attendus en Chine.

Concernant le taux de croissance du PIB de 6,5 %, question qui intéresse les Chinois aussi bien que les étrangers, je pense que les 40 ans de la réforme et de l’ouverture peuvent être divisés en deux étapes : la première, celle d’une croissance rapide allant de 1978 à 2011, marquée par un taux de croissance du PIB de 9,9% en moyenne en Chine ; La deuxième, celle d’une croissance moyennement élevée, du passage d’une croissance rapide à un développement centré sur la qualité à compter de la convocation du XVIIIe Congrès du PCC en 2012.

Les données suivantes nous permettent de conclure si l’économie chinoise peut éviter un atterrissage brutal ou non : Le taux de croissance du PIB chinois est passé de 8 % en 2011 à 7,5 % en 2012-2014, et d’environ 7 % en 2015-2016 à 6,5 % à 2017-2018, ces changements permettent de bien voir que l’économie chinoise se développe en avançant « à pas assurés et en recherchant la qualité à travers les progrès », que cela est conforme aux lois du développement économique et en rapport avec l’étape du développement où se trouve la Chine.

D’un autre côté, la Chine est passée de l’étape des bas revenus à celle des revenus inférieurs moyens à partir de la mise en œuvre du 10e Plan quinquennal en 2000, et de l’étape des revenus inférieurs moyens à celle des revenus supérieurs moyens à partir de la mise en œuvre du 12e Plan quinquennal en 2010. Elle entrera à l’avenir à l’étape des revenus supérieurs, soit l’étape d’un développement centré sur la qualité. Même si le taux de croissance diminuera à l’avenir, l’économie chinoise aura une ampleur encore plus importante, représentera une part encore plus grande dans l’économie mondiale, et le plus important est que les indices reflétant la qualité de l’économie seront encore plus convaincants, les progrès technico-scientifiques contribueront, par exemple, à plus de 60 % de la croissance économique.

Il faut admettre que l’économie chinoise a « réalisé avec succès l’atterrisage en douceur ».

Un tour d’horizon des 40 ans parcourus par la Chine dans la réforme et l’ouverture illustre bel et bien qu’il est impossible de se rendre compte des difficultés sans être passé par sa propre expérience.

La Chine et le reste du monde ne font qu’un

Il est indiqué dans le rapport d’activité du gouvernement que les principaux objectifs du développement socioéconomique ont été atteints en 2017 et que les résultats se sont révélés meilleurs que prévu. Le PIB a progressé de 6,9 %, et les revenus des habitants ont augmenté de 7,3 %, soit une croissance plus rapide que l’année précédente ; le taux de chômage se trouve aujourd’hui à son plus bas niveau depuis de nombreuses années grâce à la création de 13,51 millions de nouveaux emplois. La croissance du secteur industriel a connu un record, enregistrant une hausse de 21 % des bénéfices des entreprises ; les recettes budgétaires ont augmenté de 7,4 %, mettant fin à un ralentissement de la croissance ; l’import-export s’est accru de 14,2 %, tandis que le montant réellement utilisé des investissements étrangers a atteint le chiffre record de 136,3 milliards de dollars. Une conjoncture favorable a été créée, caractérisée par une bonne coordination entre la croissance de l’économie, sa qualité, sa structure et sa rentabilité.

La Chine est la plus grande source de force motrice pour tirer la croissance de l’économie mondiale. Le monde n’est stable que quand la Chine est stable, le monde ne progresse que quand la Chine progresse, le monde ne va bien que quand la Chine va bien. Cela se traduit pleinement dans la croissance de l’import-export.

En 2017, le volume de l’import-export réalisé par la Chine a connu une forte augmentation, atteignant 27 790 milliards de yuans, soit une augmentation de 14,2 % par rapport à 2016. Le volume de l’export en représente 15 330 milliards de yuans, soit une croissance de 10,8 % par rapport à l’année précédente, et celui de l’import en représente 12 460 milliards de yuans, soit une croissance de 18,7 %. La balance favorable du commerce est ramenée à 2 870 milliards de yuans, avec une baisse de 14,2 %.

La croissance du commerce extérieur de la Chine, notamment l’augmentation rapide de son volume de l’import, crée directement des effets de débordement positifs sur le monde. Premièrement, l’importation et l’exportation chinoises ont respectivement augmenté de 22 % et de 17,3 % sur les marchés émergents en Amérique latine et en Afrique. Deuxièmement, l’import-export chinois s’est accru de 14,8 % sur les marchés des économies développées comme l’Europe, les États-Unis et le Japon. Troisièmement, l’importation du pétrole brut et du gaz naturel par la Chine a respectivement augmenté de 10,1 % et de 26,9 % sur le marché de l’exportation des ressources, ce qui a directement entraîné la reprise du prix des matières premières. Quatrièmement, l’importation par la Chine des voitures, des ordinateurs et des équipements et des appareils médicaux a respectivement augmenté de 27,2 %, de 16,6 % et de 10,3 % sur le marché de l’importation des techniques.

La Chine a entraîné la reprise de la croissance de l’import-export mondial. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), les 70 principales économies du monde ont connu une augmentation de plus de 9 % pendant les trois premiers trimestres de 2017, créant un record historique, ce qui permettra au monde d’en finir avec la situation difficile de la crise financière internationale ayant traîné depuis dix ans.

Dans le grand contexte de la mondialisation économique, la Chine et le monde partagent les progrès comme les reculs. Les 40 ans de la réforme et de l’ouverture sont les 40 ans de l’intégration d’une Chine ouverte sur l’extérieur dans l’économie mondiale. En ce qui concerne le volume de l’import-export des marchandises, la Chine se classe aujourd’hui à la première place mondiale contre la 29e en 1978. Or, elle a connu trois fois la croissance négative. Et la Chine contribue à la reprise de l’économie mondiale peu après chaque croissance négative.

À la première croissance négative causée par le choc de la crise financière asiatique, la Chine a vu son volume global de l’import-export diminuer de 0,4 % en 1998 par rapport à l’année précédente, le volume de l’import à lui seul ayant baissé de 1,5 %. Pendant les années suivantes, la Chine a connu une croissance continue de son volume global de l’import-export, ce qui a entraîné non seulement la croissance de l’import-export asiatique, mais également celle du commerce mondial alors que la Chine n’occupait que la 10e place mondiale en termes de volume commercial global.

À la deuxième croissance négative causée par le choc de la crise financière internationale, la Chine a vu son volume global de l’import-export diminuer de 16,3 % par rapport à l’année précédente, dont une diminution de 13,7 % pour les importations, et de 18,3 % pour les exportations. Au cours des années suivantes, la Chine a vu son volume global de l’import-export augmenter continuellement, permettant de tirer la croissance du commerce mondial sur une plus grande échelle si bien que la Chine s’est élevée au premier rang mondial en 2013, à la place des États-Unis, en matière de volume global des échanges commerciaux. La Chine réalise ce que les États-Unis avaient fait il y a un siècle pour remplacer le Royaume-Uni.

Et à la troisième croissance négative causée par une chute en flèche du volume du commerce mondial, le volume de l’import-export mondial calculé en dollar est passé à 32 180 milliards de dollars en 2016 contre 37 960 milliards en 2014, soit une diminution de 15,2 %, et le volume global de l’import-export chinois est passé à 24 340 milliards de yuans en 2016 contre 26 420 milliards en 2014. Aujourd’hui, une nouvelle croissance considérable de l’import-export chinois a de nouveau entraîné celle du monde entier.

À présent, l’économie chinoise est passée de l’étape d’une croissance rapide à l’étape d’un développement centré sur la qualité. Le développement chinois qui libère sans cesse du dynamisme et du potentiel, qui renforce sa capacité de coordination et qui s’inscrit dans une plus longue durée, notamment une part en augmentation constante de l’économie chinoise dans les agrégats économiques mondiaux serviront de source pour les moteurs de la croissance et joueront le rôle de stabilisateur pour la macroéconomie.

Hu Angang : Directeur de l’Institut de recherches sur les conditions nationales relevant de l’Unversité Tsinghua et professeur d’administration publique


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